Robert, le squelettesquelette

Aujourd’hui c’est lundi, le premier jour de la semaine. Je n’ai pas envie d’aller à l’école, mais maman dit que je dois mettre mon manteau et que je dois me dépêcher parce que le bus va partir dans deux minutes. Je cours à l’arrêt mais il est trop tard, le bus est déjà parti ! Mais moi, je trouve ça amusant. Peut-être que je ne devrai pas aller à l’école? Mais quand j’arrive à la maison, ma maman crie : « Monte vite dans la voiture, je vais t’emmener !!! » « Toujours école, école, école, c’est mauvais ça, c’est affreux ça, ce n’est plus bon ça, je ne marche plus!!!»

Quand nous arrivons à l’école, il est neuf heures. J’entre en classe et je m’assieds à ma place. Le maître me regarde très sévèrement et demande : « Michèle, pourquoi es-tu en retard? L’école commence à huit heures!! » Je bégaye: « L... l... le bu... bu... bus ... oui ... non ... m...

m... mais j’ai peur ... d... du squelette. On m’a dit que ... que ... qu’il vient en Eveil aux sciences pa... parce que nous apprenons le squelette d... dans cette ma... matière. » Je sais que ce n’est pas vrai ce que je dis là, mais je ne trouve pas d’autre excuse.

À ce moment-là, on frappe à la porte. Mais on ne frappe pas trois ou quatre fois, on frappe seulement une fois: TOC. Le maître est étonné. Il ouvre la porte et ... ?! Devant la porte il y a un squelette! Je suis stupéfaite. Je pense: « Mais c’était seulement une excuse, je ne voulais pas quelque chose comme ça! »Le maître bégaye: « Qu’est-ce que ... qu’est-ce que ... ! » Le squelette dit : « Je m’appelle Robert. Je viens parce que les enfants doivent apprendre « le squelette »en Eveil aux sciences. Et me voilà. » « Mais...mais nous écrivons une compo...! » «Alors , vous vous arrêtez d’écrire une composition », dit Robert, et il se met sur une chaise. « Alors, mes petits, qu’est-ce vous savez du squelette? » Personne ne lève le doigt. Le squelette est étonné. « Rien? Rien, mes petits? Alors je vais vous expliquer un peu. »

À ce moment-là le maître se mêle à la conversation : « Monsieur Robert, voulez-vous partir s’il vous plaît, je veux faire une dictée avec mes élèves. » « D’accord, d’accord », dit le squelette, « de toute façon j’ai une faim de loup, puisque – comme vous le voyez – j’ai suivi un régime exagéré. » Et Robert sort de la classe en cliquetant des dents comme avec des castagnettes.

Sophie (novembre 2002)